On rit, on chante, on s' amuse ...roulez jeunesse!

Publié le 30 Juillet 2012

 

 

 

 


 

 

Arabesques de malheur

 



Nous nous aimions comme deux fous;
On s’est quittés sans en parler.
(Un spleen me tenait exilé
Et ce spleen me venait de tout.)

Que ferons-nous, moi, de mon âme,
Elle de sa tendre jeunesse !
Ô vieillissante pécheresse,
Oh! que tu vas me rendre infâme!

Des ans vont passer là-dessus;
On durcira chacun pour soi;
Et plus d’une fois, je m’y vois,
On ragera : « Si j’avais su! »….

Oh! comme on fait claquer les portes,
Dans ce Grand Hôtel d’anonymes!
Touristes, couples légitimes,
Ma Destinée est demi-morte!….

- Ses yeux disaient : « Comprenez-vous!
« Comment ne comprenez-vous pas ! »
Et nul n’a pu le premier pas;
On s’est séparés d’un air fou.

 

Si on ne tombe pas d’un même
Ensemble à genoux, c’est factice,
C’est du toc. Voilà la justice
Selon moi, voilà comment j’aime.

 

 

Jules Lafforgue (1860-1887) in  "Des Fleurs de bonne volonté

Publié dans #pouasie

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G
<br /> Il est bien compliqué ce monsieur pour ses histoires d'amour ......<br />
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